Genève - 14 heures 45
Il y a 471 ans que la Réforme est née, soit 9 virgule 057 fois l'âge de Christine qui enlève un petit caillou de sa chaussure. Ca nous paraît si loin ; mes yeux pourtant ont vu des yeux qui ont vu des yeux le dix huitième siècle naître. Je veux dire plus clairement qu'à l'âge de six ans, j'étais sur les genoux de mon arrière grand-mère, qui elle a été sur les genoux d'une arrière grand-mère qui avait été contemporaine du règne de Louis XVI. Cette arrière grand-mère-là a probablement été sur les genoux d'une arrière grand-mère qui entendit parler des réformateurs.
L'histoire est à portée de regards, elle brille dans nos yeux. Le mouvement réformateur dont Calvin, humaniste, théologien, orateur de talent est l'un des artisans les plus acharnés, est célébré aujourd'hui devant la cathédrale dans un tourbillon de ferveur Åcuménique.
Plutôt que d'encenser la mémoire de ce grand chef théocratique, il serait légitime de redonner leur place à ses détracteurs. A Sébastien Castellion en particulier. Pour des raisons de dialectique religieuse, Calvin aura fait brûler trente cinq personnes, il en aura pendu treize, et décapité dix⦠et ainsi rendu stérile l'essor de l'art sous toutes ses formes pendant plus de deux siècles.
Petit caillou coincé dans nos semelles.