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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 45 - Le barbier sur les bords du Gange

OÙ SE TROUVE LE PANDA DE MA FAMILLE ? 

 

Quand vous vous promener près des ruelles de Har-Ki-Pairi, vous rencontrez de nombreuses familles qui viennent en pèlerinage à Haridwar de générations en générations. Elles logent plus ou moins à la même enseigne. La première chose qu'elles font, à peine arrivée, c'est d'aller trouver son panda.  

« Où puis-je trouver le panda de ma famille ? » telle est la question que posent couramment les hindous en pèlerinage dans cette ville sainte. À la fois prêtre et guides pour les pèlerins, les pandas tiennent scrupuleusement à jour des registres généalogiques remontant parfois à plusieurs siècles. On peut les voir sur les ghats assis en tailleurs dans de petites cabanes en tôles alignées le long du Gange. Il suffit de fournir à un panda le nom du clan, de la caste, du village, de la région et de l'Etat dont on est originaire pour être dirigé vers le panda en charge du registre familial. 

Ce panda notera alors la visite ainsi que les naissances, mariages et décès survenus depuis le dernier pèlerinage d'un membre de la famille. Jadis, les pèlerins résidaient avec leur panda de confiance, qui faisait à la fois office de banquier, de cuisinier et d'ange gardien. A l'heure actuelle, la pratique tend à se perdre, mais les pandas s'occupent toujours de nombreux rituels de crémation. Certains s'enrichissent même, car les pèlerins leur remettent de généreuses sommes d'argent et des objets de valeur ayant appartenu au défunt. 

 

La religion en Inde est un véritable business ! La plupart des prêtres ne respire guère la vraie sainteté. Ils enseignent non pas parce qu'ils ont « vue Dieu », mais parce qu'ils font de cela leur gagne-pain. Pour eux, la religion représente un moyen de subsistance, ce qui est le cas d'un grand nombre de prédicateurs dans le monde entier. L'Inde compte des milliers de lieux de pèlerinage, et grâce à cela la religion fait vivre des millions d'indiens, on ne peut pas les blâmer de faire de l'argent sur le dos des dieux car sans eux, il y aurait plus de pauvreté et de misère humaine. 

 

« Même si vous vous disputez au sujet d'Allah, de Krishna ou du Christ, 

Les croyances ne sont que des os, juste bons pour les dents d'un chien. 

Ce que l'âme désire, c'est une vision de Lui. 

Qui n'a pas de nom – car tous les noms Lui appartiennent. »

[Jean-Louis Claude]

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