GE - Une photo par jour

Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 35 - - Music concert by Barunkumar Pal

LA MUSIQUE INDIENNE 

 

Hier soir, avait lieu un concert de musique classique indienne à Ram Julha avec le grand musicien Indien Barunkumar Pal. Il est un des pionniers dans l'introduction de la guitare hawaiienne dans le monde de la musique classique indienne. Il a adapté son instrument hawaiien pour pouvoir jouer les ragas indiens. C'est un disciple de Maître de sitar Ravi Shankar avec lequel il a donné plusieurs concerts. Il fait d'ailleurs partie de la faculté Ravi Shankar Center à New Delhi. À part l'ingénieur du son, un allemand, qui n'arrêtait pas de toucher les boutons et de nous envoyer des larsens à vous déchirer les oreilles, le concert était d'une grande qualité musicale.  

 

Depuis notre plus tendre enfance, nous sommes habitués à écouter de la musique avec des harmonies, des rythmes, des sons. En Inde tout est différent, leur musique au début vous déstabilise complètement et beaucoup d'occidentaux ont dû mal à s'y faire pour entrer dans leur monde musical. Nous devons apprendre à changer d'oreille pour pouvoir apprécier cette musique qui remonte au temps védiques.  

Les origines de la musique classique indienne provient des temps védiques, lorsque les poèmes religieux chantés par les prêtres furent réunis dans une anthologie intitulée le Rig-Veda. Au cours des millénaires, de multiples influences sont venues l'enrichir, aboutissant aux deux formes connues aujourd'hui : les musiques carnatique (du Sud) et hindoustani (du Nord). Du fait de leurs racines communes, elles partagent certaines caractéristiques : toutes deux basées sur le « raga » (thème mélodique et rythmiques servant de base é l'improvisation musicale) et le « tala » (séquence rythmique caractérisée par un nombre de temps défini). 

 

L'accès à un concert de musique classique n'est pas facile. Nous pouvons être agacés, rebutés, avant le début d'un concert, par ces très longs accords des instruments, qui peuvent prendre une demi-heure ; étonnés, voire même ennuyés, par ces premiers moments, la patiente recherche du son, les silences soudains, l'apparente absence de rythmes ou d'énergie vous déconcerte. Le code que les musiciens ont entre eux vous échappe complètement. Contrairement à la plupart des concerts en Occident, un concert indien démarre très lentement au point d'être dérouté par ce long processus de développement musical. Vos paupières deviennent lourdes et des bruits de toussotements se font entendre dans la salle. Assis en tailleur, votre position devient inconfortable quand soudain, un son vous sort de votre torpeur, le tabla entre en action. L'intervention inattendue des percussions, qui frappent les mesures qui ne sont pas les nôtres et les têtes des indiens qui commencent de bouger par saccades de droite à gauche et de haut en bas vous rendent attentif que quelque chose va se passer. À partir de ce moment-là, la magie commence d'opérer, lentement vous glisser dans cette univers de la musique classique indienne qui vous transporte vers des horizons sonores inconnus.

[Jean-Louis Claude]

Envoyer un commentaire