Jour de pluie - Minuit Guibolles
Ha, s'émouvoir enfin, se laisser transporter
Bouchon sur l'eau qui dort, petit appas feutré
Rêver à l'impossible, et puis se réveiller
Entre les bras trop grands d'une réalité
Dans les entremissures pouvoir se faufiler
Tâter du goût des cendres, avaler la fumée
Parler comme la poudre n'aura jamais parlé
Puis se taire quand on a rien à rajouter
Mais rire, rêver, plaire ou bien se balancer
De nos feux, de tous nos artifices
Jouer, tenir à distance tous les mots trop maquillés
S'y perdre, s'y déchirer mais
Danser,danser,danser
Signer d'une main qui tremble un mot doux délavé
Par l'absinthe et les larmes, mais toujours signer
Rester debout lorsque tout porte à se coucher
Toucher du doigt l'absurde et puis, lui rire au nez
Ãtre à la fois l'enfant, toujours émerveillé
Et le vieux capitaine ayant tout traversé
Ãtre le rire du pauvre, qu'on voudrait voir pleurer
Et le sanglot du riche que l'on a possédé
Mais rire, rêver, plaire ou bien se balancer
De nos feux, de tous nos artifices
Jouer, tenir à distance tous les mots trop maquillés
S'y perdre, s'y déchirer mais
Danser,
Danser, se laisser transporter, danser
Porter comme un manteau la nuit noire étoilée
Qu'une aube amie serait seule à déshabiller
Et changer de pays sans rien à déclarer
D'autre que j'aime,
Autant que j'ai été aimé.