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Francis Traunig



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Novembre 2012

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30.11.2012 - Kandy - 10 heures 06

Rencontré une australienne, la soixantaine triomphante, en route depuis sept ans. Je viens de Birmanie, transite par le Sri Lanka pour aller à Florence mais passerai probablement Noël en Allemagne. Et vous ?

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29.11.2012 - Sur la route - 11 heures 27

Sourires et gentillesse vont me manquer.

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28.11.2012 - Navaladi - 12 heures 08

Valerian pose au pied de l'arbre qui lui a sauvé la vie. Il est 8 heures du matin, le tonnerre de la première vague se fait entendre. Il comprend immédiatement qu'il s'agit d'un tsunami. Il saute sur sa moto, va prévenir les travailleurs d'une usine proche, voit la vague déferler, a juste le temps de monter sur un arbre. Après le reflux de cette première vague, arrive la seconde qui va projeter la structure métallique d'une charpente contre son arbre et le déraciner. Valerian aperçoit alors l'arbre qui lui sauvera la vie, l'escalade, et se fait la promesse de construire une chapelle si il s'en sort. Il recueille entre-temps deux autres personnes avant que la troisième vague n'emporte tout autour d'eux. Il est midi, ils sont sauvés.

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27.11.2012 - Batticaloa- 12 heures 08

Après ce cumul d'instants décisifs, essayez d'imaginer ce qui est arrivé...

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26.11.2012 - Batticaloa - 16 heures 22

A la banque pour changer 50 euros. Un garde armé m'accompagne, on m'offre un siège. Une dame me sourit. Je suis Suisse. Vous avez déjà mangé ? Oui et vous ? Le cours ? Quel est le cours aujourd'hui ? La question semble incongrue. La dame qui me reçoit se pose la question à haute voix et quatre personnes, des quatre coins de la banque convergent vers le bureau où nous sommes assis. Les quatre employés, plus la dame qui m'a demandé si j'avais mangé, consultent l'écran. Chacun y allant d'un commentaire, commentaires qui m'échappent évidemment. Passeport. Qui disparaît. On se gratte la tête. Quelqu'un calcul. Un autre change d'ordinateur et annonce un cours différent.

Tout ça avec une gentillesse lumineuse. (L'UBS devrait envoyer ses employés apprendre à sourire au Sri Lanka.)

La prochaine fois changez vos euros chez un bijoutier, dans la rue principale. Le cours sera meilleur. Je vous remercie du conseil Madame.

Puis, quinze minutes plus tard, le change enfin, sur lequel on m'a ponctionné la plus grosse commission de mon séjour. Normal. Quand on est conseillé par cinq personnes à la fois...

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25.11.2012 - Swami Rock - 11 heures 25

Au cÅ?ur d'une base militaire, Koneswaram Kovil est l'un des temples Hindou les plus populaires au Sri Lanka. Erigé par les Cholas en l'an 300, il a été saccagé par les Portugais qui ont balancé tous les objets de cultes à la mer depuis les falaises. Ce n'est qu'en 1962 qu'une équipe de plongeurs a récupéré une partie des objets sacrés - et les a ainsi réhabilités.

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24.11.2012 - Uppuveli - 07 heures 29

Ils écrivent avec les pieds, sur le sable, des mots d'une langue que seuls eux connaissent et parfois ramènent un bout de soleil dans leur filet. C'est pour ça qu'il fait si chaud au Sri Lanka.

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23.11.2012 - Uppuveli - 09 heures

A Uppuveli deux groupes d'une vingtaine d'hommes tirent sur un immense filet disposé en U au large de la plage. Ils s'y arriment avec un bout de tissu passé autour de la taille, et, en cadence, le ramène pas à pas vers eux. Une multitude de corneilles, futées, observent le manège des pêcheurs depuis les arbres. Les plus gonflées attendent sur le sable au milieu du U en faisant des commentaires. La manÅ?uvre est pilotée par un nageur qui fait de grands gestes avec les bras, à l'extrémité du filet. Les poissons qui se sentent pris au piège bondissent dans tous les sens, l'excitation monte, les corneilles criaillent, survolent le filet. Et ce ne sont que deux pauvres paniers en osier qui seront remplis. Une énorme méduse et quelques poissons non comestibles sont rejetés à la mer.

Les quelques touristes retournent alors à leur chaise longue et moi je rengaine mon appareil photo...

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22.11.2012 - Nilaveli - 16 heures 09

Aujourd'hui nez à nez avec deux requins dans les coraux violets de Pigeon-Island National Park.

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21.11.2012 - Nilaveli - 17 heures 50

Deux mimis, la vingtaine, blondes à queues de cheval, le nez rose virant rouge, sont assises à la table du guest house pour le petit-déjeuner. On dirait deux sÅ?urs, mais elles ne le sont que par leur commun engagement comme volontaires dans un hôpital du pays. L'une est allemande, va entamer des études de médecine, l'autre américaine et racontent avec force de détails leur quatre mois dans le pays. Elles en ont vu de toutes les couleurs, tout en ayant su préserver une part de leur innocence, ravies et fières d'avoir traversé des épreuves difficiles.

-Les médecins Sri Lankais sont très bien formés, ils sont compétents. Le seul problème c'est les infrastructures. Dans l'hôpital où nous travaillons il y a parfois deux patients dans le même lit. A la maternité on case au minimum six bébés sur un matelas.

Arrive le thé. La discussion, alors passionnante, s'arrête net et les deux jeunes filles considèrent leur boisson avec suspicion.

-...

-Vous ne buvez pas votre thé ?

-Non. On dirait qu'il y a du savon dans la tasse.

-C'est la gras du lait.

-Non c'est du savon.

-...

-D'ailleurs nous devons partir. It was nice talking to you !

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20.11.2012 - Polonnaruwa - 16 heures 46

Je suis accroché aux boyaux du monstre de fer. Des milliards de particules de lumière, dures comme le silex s'entassent dans le fond de mes rétines et mettent le feu à mon sang. La bête se tord et avale la route avec sa gueule grande ouverte en poussant des rugissements lorsque le paysage résiste. Les arbres, les murs, les toits fuient et se penchent comme pour remercier d'avoir été épargné. Le cornac de cet animal d'acier sourit et flatte sa force en lui faisant boire du feu. Enivré, rien ne peut alors l'arrêter...


Tout ça pour une vingtaine de roupies pour une chevauchée de deux heures.

...

Martin et Petra, compagnons néerlandais, rencontrés dans les boyaux de la bête.

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19.11.2012 - Sigiriya - 16 heures 13

Carte postale payante. Plus de trente dollars pour mettre le pied sur le rocher d'en face - pour le moment encore gratos sur celui où je suis.

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18.11.2012 - Kandy - 11 heures 44

Sir Lipton - soit dit en passant un thé dégueulasse - s'est fait sa laine sur le dos des Tamouls et a préparé le terreau de la plus longue et meurtrière guerre civile asiatique - entre 70 000 et 100 000 morts.

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17.11.2012 - Kandy - 16 heures 39

Un serpent mangeur de rat me coupe la route.

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16.11.2012 - Kandy - 09 heures 48

Les amis enfin retrouvés.

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15.11.2012 - Entre Colombo et Kandy - 08 heures 50

Gare de Colombo.

L'homme, fringué comme un amiral, pavane ses galons sur le quai. Certains l'interrogent, avec une inquiète déférence, en dépliant des papiers, d'autres suivent du regard ce que pointe son index. Il a l'autorité d'un policier au milieu d'un carrefour fréquenté.

Soudain le train s'ébroue, hésite, hoquette et s'arrache au quai. Au pas d'abord, en faisant claquer les wagons. Apparaît alors une femme, qui fait signe au train de revenir. Et continue de courir en gesticulant avec une admirable obstination.

(...)

Nature luxuriante qui déborde, engloutit les constructions des hommes, s'insinue sous le ballaste, se penche en vagues immenses au-dessus du train.

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14.11.2012 - Colombo - 14 heures 34

Une invraisemblable odeur d'herbe coupée, au cÅ?ur de Colombo, fait frétiller mes naseaux, coupe mon galop, et me ravi. M'aborde alors, profitant de ma béatitude, un homme élégant qui cale son sourire sur le mien. Il est visiblement Sri-Lankais, et se présente en allemand comme étant dans la finance, habitant l'Allemagne, de retour au pays pour de courtes vacances.

-Schön.. Ja... und ... etc...

Puis il me demande, tout à coup grave, si j'ai été dans cet endroit fantastique où une fois par année, le 13 et le 14 novembre justement, il y a de fabuleux discounts sur les produits les plus variés, sans rentrer dans les détails.

-Quoi, vous n'avez pas encore été aux Sales ? Allez-y, schnell...

Un tuk-tuk justement passe par là, il le alpague, me pousse dedans moi et ma curiosité, et dit au chauffeur : SALES !

Après un quart d'heure de route, un peu en périphérie, on me dépose devant la boutique clinquante d'un vendeur de pierres semi-précieuses. On m'attendait visiblement. Me reçoit avec égard, me pousse une chaise sous le cul pendant que j'applaudis intérieurement pour la qualité de la prestation du rabatteur. Je mets alors le paquet, décide d'acheter pour plusieurs centaines de dollars de cailloux - très beaux d'ailleurs - et au moment de payer me barre, et me marre en voyant le vendeur déconfit.

J'adore le Sri-Lanka !

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13.11.2012 - Chennai - 09 heures 48

Imaginez !

Il y a la plage, des centaines de barques de pêcheurs, des filets turquoises noyés dans le sable, des sandales noires, bleues, vertes, délavées, des noix de cocos éventrées, des bouteilles, des tuyaux, des sacs de ciments, un casque de moto, des cahutes recouvertes d'affiches publicitaires en lambeaux, des enfants qui jouent, un rat qui pourrit. il y a la mer qui prend les déchets et les rejette, le vent qui fait trembloter du plastique, des hommes accroupis qui chient, un chien crevé qui gonfle, des corneilles qui fouillent les déchets, et ces deux coquettes qui me courent après pour que je les photographie.

Un peu plus loin.

Il y a des cubes de verre immenses appelés Heaven Tower, Raja Palace, ou Golden Globe, certains couronnés d'héliports. Il y a les résidences des ministres, vastes comme des jardins publics, collées les unes aux autres. Il y a la Jesus Call Tower en marbre noir qui ressemble à une banque. Il y a cet égout à ciel ouvert, immense, huileux et noir, qui a des flatulences. Il y a des femmes superbes, sur des affiches grandes comme des immeubles, qui nous sourient.

Il y a l'Inde, assise sur un volcan.

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12.11.2012 - Vallam - 07 heures 27

J'essayais de voir ce qu'on ne pouvait voir. Et le paysage éclata de rire lorsque je lui confiais mon secret.

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11.11.2012 - Tirunvannamalai - 16 heures 31

Une rondouillarde Indienne m'aborde à l'entrée du temple de Tirunvannamalai avec un baquet plein de nourriture emballée dans des feuilles de bananier. « C'est pour les pauvres, là, ils ont faim, achetez leur à manger, c'est pas cher, il faut aider... ».


Plus loin dans le temple, un occidental à barbichette, la quarantaine bien entamée, fait le lotus entouré d'une dizaine de ferventes, occidentales elles aussi, et pousse un Mmmmmh interminable repris en chÅ?ur par ses admiratrices. Elles se présentent ensuite une à une devant lui et il les marque au front d'une poudre blanche avec un sourire à décapsuler la foi.



Un aveugle me voit passer près de lui avec mon appareil photo et m'interpelle :

-You can take picture if you give me money.

Il m'a senti, et j'achète mon ahurissement.



La rue comme un fleuve de couleurs sonores.

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10.11.2012 - Thirupathy - 16 heures 00

-Un accident inverse le cours de la circulation et ce sont deux flots de camions, de voitures et de motos qui se retrouvent nez à nez, provoquant une gigantesque constipation autoroutière et un infernal concert de klaxons. Un chauffeur de bus garé sur le bas côté refuse d'avancer, la police intervient l'arrache à son véhicule et le frappe à coups de bâtons. Plus loin, c'est armés de carabines que les forces de l'ordre dirigent les voitures, au pas, dans la nasse du péage.


-Les magnifiques chutes de Thirupathy sont déclarées zone interdite au plastique. Ce qui n'empêche pas des mômes de balancer leurs bouteilles d'eau vides du haut des falaises.

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09.11.2012 - Chamunid Hill - 09 heures 13

-Amour maternel au galop suivi de son ombre et de la mienne. Un cri aigu retrousse les babines du mâle sur un mur.


-Temple de Sri Chamundeswari, déclaré zone interdite au plastique. Si seulement.


-Dans un restaurant fréquenté, un beau barbu roux et sa femme entièrement recouverte d'un voile noir, se font face. Je fais durer mon plat pour savoir si elle va manger, comment elle va manger. Arrive la commande, elle relève le voile qu'elle tient d'une main pour se protéger des regards. Combien de générations encore pour que cette soumission au patriarcat change de couleur ?


-S'il vous plaît venez voir mes bronzes !
-Non merci.
-Alors comme ça l'Inde ne vous intéresse pas ?
-Pas celle-là.

-Quarante maisons détruites et plusieurs véhicules incendiés cette semaine dans un village du Tamil Nadu pour une querelle religieuse. Le fiancé ne plaît pas au père qui lui refuse sa fille parce qu'il n'est pas un Hindou fervent.


-Mangalore : In a fresh vigilante group attack, a Muslim woman was assaulted at Karmar in Bajpe, near here, allegedly by a fringe mob. Deeba Algani, 23, was attacked because she was travelling in a car with a person from another community. Deeba, who was admitted to Hospital, told she was beaten up by a mob of 20 persons last night.

Source : The Times of India

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08.11.2012 - Mysore - 15 heures 38

Pour renouer avec la vraie vie après la visite du palais du Maharadja, je décide d'aller au marché de Devraja. J'y passe l'après-midi et tourne en rond jusqu'à ce que je fasse partie du paysage et que les vendeurs à la sauvette me lâchent les basques. Je me pose alors cette question : comment restituer avec l'appareil photo la vitalité, l'atmosphère de cet endroit unique. Je tente le snapshot, picore ci-et-là une image et une autre, et les entasse sur ma carte mémoire sans grande conviction. Un homme recroquevillé, boxé par la fatalité est en travers d'un passage, trois femmes assises me voyant hésiter, me disent en riant : take photo ! take photo ! ce que je fais, avec l'aval de leur complicité alors que je rechigne à photographier les gens à leur insu et m'en rends compte, cacqueux, après coup. Mais pas loin, en tailleur au milieu de ses oignons, comme s'il me renvoyait aux miens, Sankar, c'est son nom, me réconcilie avec le portrait.

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07.11.2012 - Belur - 11 heures 27

Belur, apogée du raffinement de la pierre sculptée. Et les artistes, un millier, alors tout entièrement voués à l'Å?uvre se sont relayés pendant un siècle dans la modestie de l'anonymat, au service de plus grand que soi et des commanditaires. Anonymat aux antipodes des créateurs d'aujourd'hui qui souvent se prennent pour des phares au milieu de leur univers qui font des clins d'Å?il à Dieu (ou lui tire la langue).

La pierre taillée comme si c'était de la broderie.

Vu des visages de chair immortalisés dans la pierre.

Un chien mort sourire.

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06.11.2012 - Sravanabelagola - 16 heures 33

Gomateshvara, haut de plus de 17 mètres est, paraît-il, le plus grand monolithe taillé du monde. Bahubali avant de devenir la divinité Gomateshvara, fils d'empereur, se fâche avec son frère au sujet de la succession, abdique, se retire et attend l'éveil.

Une vieille rengaine déjà entendue ailleurs.

Tous les douze ans, me dit-on, ce sont des millions de pèlerins qui viennent le célébrer. La statue sera arrosée, en 2018, qu'on se le dise, d'eau sacrée, de pâte de métaux et de pierre précieuses. Si on n'a pas la force de se faire les 640 marches pour accéder au temple, on peut s'y faire monter en chaise à porteur.

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05.11.2012 - Tirupati - 15 heures 15

J'aperçois de très loin son corps de mercure. C'est en réincarnant Gandhi, au milieu de la circulation déchainée, que le vieil homme fait l'aumône et peut manger.

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Nous nous approchons de la montagne sacrée de Tirumala que quarante à cent mille pèlerins visitent chaque jour. Un service d'ordre très présent fouille les véhicules. La viande, les cigarettes, les boissons alcoolisées, les jeux de hasard et les dés sont interdits sur le site. Un policier confisque une pile d'assiettes et de gobelets et les jette avec autorité dans une des nombreuses poubelles qui bordent le poste de contrôle. Ici-même, les maoïstes auraient perpétré une attaque à l'explosif contre un ministre il y a quelques années et fait voler sa voiture en éclat. On nous prie de descendre et on nous palpe pendant que les sacs passent aux rayons X. Il reste une quinzaine de kilomètres à parcourir avant d'arriver au temple et cette débauche de préliminaires laisse présager du grandiose. Le long de la route des panneaux en grands nombres rappellent qu'il est interdit de cracher, d'uriner, de dépasser et de s'arrêter.

En haut, enfin, une nature sylvestre très enveloppante donne à Tirumala un petit air de station de montagne proprette. Pas un déchet ne jonche le sol. Des mises en garde ordonnent de respecter les arbres, de ne pas utiliser de sacs en plastique alors qu'alentours d'immenses éoliennes remuent l'air avec mollesse. Les toilettes sont gratuites, de la nourriture est distribuée aux pèlerins et dix mille personnes, dont de nombreux policiers en civil, travaillent au bon fonctionnement de ce gigantesque lieu de pèlerinage.

Venkateshwara est un Dieu puissant. Il peut exaucer les vÅ?ux de tout ceux qui se présentent à lui, souvent venus de très loin à pied, et qui auront pour la plupart, sacrifié leur chevelure. Mais l'affluence est telle, que les pèlerins, par milliers, sont canalisés dans un tortueux dédale de couloirs grillagés, psalmodiant leurs prières, pour se donner la force de patienter de six à dix heures suivant l'affluence.

Je m'assieds en face de deux éléphants qui bénissent pour quelques roupies les dévots. Juste derrière eux scintille un écran géant où j'aperçois Venkateshwara.

Je suis comblé.

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04.11.2012 - Chennai - 09 heures 50

Le pétrolier PRATIBHA CAUVERY, échoué mercredi, est la grande attraction de ce dimanche à Chennai. Des centaines de personnes viennent en famille se faire photographier devant le molosse posé sur le sable. La police a installé quelques barrières en demi-lune sur l'immense plage de Marina Beach pour marquer sa présence. Les vendeurs ambulants ont flairé le coup : on tire au fusil à air comprimé, on fait du cheval, des photographes proposent une vue avec le bateau en arrière plan pour 100 roupies, et les vendeurs d'eau et de glace ont le sourire.


Pour plus de détails : sources By Indo Asian News Service

Chennai, Nov 3 (IANS) Nature's fury and panic among the crew that the Pratibha Cauvery was likely to capsize led the captain to abandon the oil tanker as cyclone Nilam hit the Tamil Nadu coast Oct 31, an official said Saturday, adding that the ship's papers were all valid.
"The ship has valid insurance cover from New India (New India Assurance Company) and its other certificates are also valid as per regulations," Vinash Mohan, marine manager at Pratibha Shipping Company Ltd told IANS.
"The ship's seaworthiness certificate, valid for five years, expired on Oct 1 while it was on the high sea. As per regulations, the ship has to go to a dry dock before the certificate is renewed. Efforts are on to salvage the ship," he said.
The cyclone was set to cross the coast near here Wednesday afternoon when the tanker was anchored outside the Chennai Port area. The ship ran aground as the cyclone hit the coast.
Describing the sequence of the events on the fateful Wednesday afternoon, Mohan said the ship's master started the engine at around 11 a.m. but the ship managed a speed of only one knot per hour at 60 revolutions per minute (RPM). When the engine's RPM was increased, the ship's speed was just five knots.
"The master tried to turn the ship to the left as it was going parallel to the coast. The master was asked to lower the two anchors one by one, which was done. The increasing wind speed and high tide beached the ship," he said.
"The captain called the Chennai Port asking for boats for disembarkment. The officials in turn asked the captain to use lifeboats in the ship as the weather was rough to send their boats," Mohan said.
On being informed about the ship getting beached, Mohan told the captain to remain calm and balance the ballast.
At around 1.30 p.m. the 37 crew members noticed that the ship was listing at six degrees and once the low tide sets in at around 4 p.m., the listing would increase to 14 degrees, he said.
Fearing that the vessel was likely to capsize, panic gripped them and the captain gave the order to abandon ship, not knowing the impending tragedy.
Twenty-two crew members got into a lifeboat. Hit by giant waves, the boat capsized and five went missing while 17 were rescued. One of them was brought dead to the hospital.
For quite sometime, Pratibha Shipping and Chennai Port officials lost contact with the ship.
According to Mohan, when contact with the captain was re-established, they were informed that the order for abandoning the ship was already given and a lifeboat was lowered and it got capsized and the crew was literally at sea.
When queried that insurers did not provide risk cover for vessels over 25 years and Pratibha Shipping was 31 years old, Mohan said: "That is true of single hull ships. Pratibha Cauvery is a double hull ship. It has valid insurance cover from New India."
Questioned about the charges that the ship's generator was not working for want of diesel, Mohan said Pratibha Cauvery's generators and other systems were working before it got beached pushed by strong cyclonic winds.
"The company had asked Indian Oil Corporation for the generator fuel which was declined despite (it) owing us money. We had placed orders for oil with another supplier but that got delayed due to the weather," Mohan said.
He said the ship was planning to dry dock at Larsen and Toubro's (L&T) dock near here when the tragedy struck.
"L&T is exploring the possibility of helping Pratibha Cauvery," a L&T spokesperson told IANS over the phone from Mumbai.

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03.11.2012 - Chennai - 13 heures 26

Une tempête tropicale a déraciné une grande partie des arbres de Chennai et un pétrolier s'est échoué près de la ville. Cent cinquante mille personnes ont dû être déplacées. Au Sri Lanka les intempéries ont fait deux morts et endommagé plus de mille maisons.

L'homme qui me parle me voit ahuri, en colère contre ces coups du sort.

-L'indignation ne sert pas à grand chose. C'est la fatalité, il faut accepter les débordements de la nature. Vous ne trouvez pas ? Sauriez-vous faire arrêter de pleuvoir ?

-Non, réplique-je, tout benêt

-Vous voyez...

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02.11.2012 - Chennai - 18 heures 51

Suresh le magnifique...

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01.11.2012 - Salem - 17 heures 14

Le grand et luxueux magasin de 5 étages vitrés, SVB Silks bourdonne comme une ruche. A côté de l'entrée, sur un écran géant, une princesse indienne se pâme et invite à la suivre en faisant froufrouter des volutes de soie multicolore. On crie, klaxonne, harangue et discute sans se soucier des gardes qui contrôlent les sacs et font passer les clients sous un portique de sécurité. Des centaines de chalands parcourent les étages à la recherche d'une bonne affaire, d'un Sari ou d'un vêtement d'enfant. De loin on pourrait croire à une bousculade énorme, mais personne ne se touche, on s'effleure du regard, la bonne humeur règne à tous les étages. Les étoffes volent sur les comptoirs avec la légèreté d'une mouche à truite que rembobine ça et là un sourire vendeur.

En sortant, saoulé de couleurs, j'aperçois juste en face du magasin un attroupement qui discutaille. Je me penche comme eux par dessus un parapet et aperçois un homme aux prises avec une palme qui semble obstruer un cour d'eau. Derrière lui, une cargaison d'emballage en sagex déversée par un camion. Dernière nous, SVB Silks qui brille de tous ses feux...

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