216.73.216.5--0.0.0.216GE
Derrière les orages sans vent
S'accrocher à l'inutile n'a que peu d'importance
Navré du constat d'impuissance
La raison chasse l'intérêt des approximations tardives
Les étranges monotonies des trajets
Diluent la certitude des voyages
Devant l'effacement de la frontière des hommes
Les marges échappent à l'ordinaire
La compétence des vagues
Malmène les poussières d'étoile
Dans une énième tentative d'effacement absurde
La courbe s'aplatissant
Il tombera dans la mer
Authentification de l'impact
Dans les ilots surpeuplés
Les corps s'évitent
Se déplacent sans contact
A la jonction des mondes
Les eaux dégénèrent
La roche immergée se défend de la horde
Avec le sang-froid de ceux qui savent
Ils ne se souviennent de rien
Dans les béances de la terre
Les racines dégénérées dansent
A la lueur des visions larges
L'oracle du temps des ombres
En a eu marre de courir
Vaste espoir d'un prophète encore innocent
Alors on s'est tu
Et tout à continué
Comme avant
Les eaux du dedans ont cernés les espaces
Elles ont surpris les visages aux yeux creusés
Exposés à la lune
Ils ont changé d'air pour visiter l'ailleurs
Immunisé du récit des proches
Ils sont sourds des tracas
Les sommets désertiques ont tenu leur promesse
Les corps à nouveau curieux de l'éveil
Ont bruyamment mordu la lumière des matins
Désavoués de leurs excès
Ils se sont fracassés dans l'ennui
Ont vomi leurs esprits dans les résidus cupides
Ils cuvent
Rongés de la résignation triste
Ils bifurqueront
Comme à chaque fois
Coincé dans la boite crânienne
Nous devons donc le fendre
Pour y déshydrater les sujets
Le tronc et le rachis au contrôle du reste
De la main même
Car c'est la main qui pense
Si le geste échappe à la raison
Probablement qu'il se rapproche de l'authentique
Plus rien ne le retient
Pas même l'irrespect d'un crachat
Sortie d'une orbite enflammée
Choisir l'indifférence de l'ordinaire
C'est ne plus voir que
Les plumes ne volent plus
Elles sont lourdes de n'avoir comptées
Au moins à l'abris de se cramer les ailes
Les voyageurs devenus sédentaires
Prennent racine sur les plateformes éphémères
Avachi devant le motel
Apprends-moi à vaincre ma frayeur
Car c'est ici chez moi
Temple du vide
Rien ne se ressemble
Les mots se répètent
La narration se réchauffe dans l'océan du langage
L'harmonie des fracas s'organise
Chocs des lunes
A distance des terrains vagues
Les états de l'âme tapent dans la cage
Comme si le fluide devait sortir de l'existence
Les corps sous pression
Emprisonnent la contrariété de l'arbitrage
Tu ne sens pas le renouveau
J'ai envie de te dire
Tant pis
Peut-être que c'est linéaire
C'est un chemin quand même
Ordinaire visiblement
Un propos en fuite
Comme une chaleur qui diffuse
Dans rien de visible
Dans de l'air qui ignore tout
Comme dans la scène suivante
Où tu te sens agir
En retard de deux minutes
Quand le compte à rebours met la pression
Les chapitres s'enchainent
Dans des intuitions sans dates
Perdu dans les miroirs
Les livres s'endorment quand ils sont ignorés
A quatre pattes à manger de l'herbe
Les compagnons de montagne
Entre lumière et ombre
Vivent sans haine
Fabriquent leur conscience sur les chemins humide
C'est pour la laine qu'ils sont présents
Le regard suspendu à l'horizon
Dévisagés par les nuages seuls
L'aventure en hauteur
Met fin au mépris de la vallée du bas
Lévitation d'un quotidien jamais usé
Le berger vigilant de ne pas se faire enculer
Ils sont nombreux
Plein d'intentions
Pulsion d'une intensité
Contenue dans la lumière des champs
Ou au contraire qui déborde
Comme si la honte avait déteint sur les orties
On a coupé
On a ramassé
Et on a cueillie
Dans tous les sens
Juste pour le plaisir
Quand la terre se retire
Peut-être abandonne-t-elle ses fonds
Ses surfaces aussi
Elle va s'attendrir ailleurs
Pour des missions loyales
Dans la vapeur de ses gestes
Il y avait un siècle
Ou deux
Même plus
Les temps inconséquents
Les traces légères
Un temps où elle ne se préoccupait pas des corps
Aujourd'hui pillée
Elles se défend
Pour l'instant gentiment
Apparu dans la lumière
Diffuse vers l'embarcation
Sans savoir comment
Il est là
Déçu à l'annonce de la nouvelle
Les serpents consultent sans frénésie
Fuir sans carapace
Ou
Renaitre des cendres de glace
Isolé de sa bannière
Il transite
Accompagné de sa brume
A l'appréciation des convenances
La moisson des plumes est annoncée
Derrière les visages
Des yeux
Les formes leurs échappent
Même ils vont sous la mer
Pour les formes du dedans
Toujours masqués
J'ai emprunté les mots
Sans avoir besoin de chance
J'ai falsifié mon langage
En sondant le sol
Sans même se briser les os
Effrayé des distances
Taiseux de l'infini
Les yeux vidés
